Népal et Coronavirus - bilan de l'année 2020

Avril 2020. Les chariots de l'aéroport de Kathmandu rangés sur le parking. Triste illustration de l'absence de touristes au Népal.
Avril 2020. Les chariots de l'aéroport de Kathmandu rangés sur le parking. Triste illustration de l'absence de touristes au Népal.

Kathmandu, 8 janvier 2021.

 

Depuis mi-mars 2020, le Népal est lui aussi frappé par la crise du Covid. Nous avons trouvé intéressant de vous livrer aujourd'hui une analyse du tourisme sous forme de bilan de l'année écoulée et nous essaierons d'analyser le devenir de ce secteur pour les mois et années à venir.

 

En terme de chiffres, le pays a reçu un total de 230 085 touristes internationaux en 2020, ce qui est quasiment 10 fois moins que les attentes du Ministère du Tourisme dans le cadre de sa campagne "Visit Nepal 2020" et environ 6 fois moins qu'en 2019.

 

La fermeture de l'aéroport de Kathmandu et des frontières terrestres, entre mars et septembre, ont eu un effet dévastateur sur les mouvements migratoires, ce qui fait que nous sommes revenus subitement aux chiffres de 1986 en terme d'entrées de passagers internationaux dans le pays. A cette époque, le tourisme n'était qu'en train de naître au Népal.   

 

Les Français sont dans la même fourchette et n'étaient que 4 540 à venir au Népal en 2020, au lieu de +/- 36 000 en temps normal.

 

Notons que la période janvier / fin mars 2020 (avant le Covid au Népal) concentre à elle seule 77 % du nombre de touristes de 2020, soit 177 072 arrivées. A l'époque, le Covid était encore inexistant au Népal et ces chiffres se montraient très encourageants par rapport à la même période en 2019 qui montrait bien moins d'entrées.

 

A l'inverse, 53 013 personnes sont venues entre avril et décembre au Népal, ce qui est catastrophique...

 

Pour vous donner un ordre de grandeur, voici le nombre d'entrées de touristes internationaux mois par mois en 2020 :

- Janvier : 65 983 personnes - dont 991 Français,

- Février : 77 064 personnes - dont 1 940 Français,

- Mars (début du confinement à compter du 12 mars) : 34 025 personnes - dont 1 079 Français,

- Avril : 13 personnes - dont 0 Français,

- Mai : 30 personnes - dont 1 Français,

- Juin : 100 personnes - dont 4 Français,

- Juillet : 195 personnes - dont 10 Français,

- Août : 265 personnes - dont 20 Français,

- Septembre : 582 personnes - dont 18 Français,

- Octobre (reprise du tourisme au 17 octobre) : 1 874 personnes - dont 40 Français,

- Novembre : 1 947 personnes - dont 33 Français

- Décembre (réouverture des liaisons aériennes entre Kathmandu et l'Inde) : 48 007 personnes - dont 404 Français.

 

Depuis octobre 2020, le tourisme a été permis par les autorités, mais sous des conditions restrictives extrêmes. Seuls les clients d'agences de trekking ont actuellement le droit d'entrer sur le territoire Népalais et une quarantaine de 7 jours doit être réalisée.

 

Pour le printemps 2021, nous ne nous attendons pas à mieux, puisque l'excitation autour des vaccins commence à peser de plus en plus dans les conditions de voyage et les protocoles sanitaires, ce qui n'annonce aucun espoir quant à un éventuel assouplissement à court et moyen terme.

 

Dans ces conditions, une quantité impressionnante de commerces liés au tourisme ont fermé leurs portes, notamment à Thamel où aujourd'hui les boutiques de trekking bradent leurs produits pour refaire de la trésorerie. Bien des hôtels sont aujourd'hui en situation périlleuse, menacés eux aussi de fermer ou de déposer le bilan face à l'absence de touristes.

 

Notons que ce sont les plus grosses structures qui souffrent le plus en raison des lourds frais fixes (loyers, salaires, frais de communication,...).

 

Les petites entreprise, à l'image de Nepatrek, arrivent à survivre de par la possibilité de se mettre ne sommeil à tout moment, mais cette mise en sommeil n'est pas illimitée et pourrait aussi mettre en péril bien des structures à moyen terme.  

 

Les agences de trekkings ne sont bien sûr pas plus épargnées ; toutes tentent tant bien que mal de s'adapter à la situation en optimisant les frais fixes, en licenciant à tour de bras, mais la longueur de cette crise va en tuer plus d'une. C'est certain.

 

En ce qui concerne Nepatrek, le nombre de touristes est aujourd'hui à un 0 absolu depuis fin mars 2020. 0 touriste et un printemps 2021 qui s'annonce dans la même continuité.

A cela s'ajoute tous les reports de voyages de nos clients du printemps et de l'automne 2020 qui sont en attente de bonnes nouvelles pour enfin pouvoir faire ce voyage tant espéré.

 

Nepatrek a su dès le début de la crise se préparer à une mise en sommeil et a ainsi préservé sa trésorerie. L'entreprise a depuis été déménagée dans la maison personnelle de son couple fondateur et peut donc encore faire face à la longueur de la crise, mais ses équipes (12 guides, 1 comptable, 1 directrice, 1 hôtesse d'accueil, 1 responsable des opérations) sont bien sûr en attente de retrouver un travail après presque 1 an sans activité et sans salaire.

 

La projection que nous pouvons faire est d'espérer un redémarrage lent à partir de l'automne 2021, si tout s'enchaîne de la meilleure des manières (économie, protocole sanitaire et tarif de l'aérien). Nepatrek espère une activité à hauteur d'environ 25 % d'une saison normale à cette époque. Cela ne suffirait bien sûr pas à redonner du travail à toutes les équipes, ni à refaire la trésorerie de l'entreprise, mais au moins à se remettre en route.

 

 

Il semble donc plus raisonnable de tabler sur 2022 pour une fréquentation d'environ 50 %, puis un retour à la normale aux environs de 2024 si, encore une fois, toutes les facteurs mondiaux sont favorables.

Mai 2020. Thamel, en pleine saison touristique, sans touristes...
Mai 2020. Thamel, en pleine saison touristique, sans touristes...